70e anniversaire de la mort de Colette

En 2024, la France célèbre Colette, femme de lettres qui échappe à tous les cadres. À son image, son œuvre est libre, imprévisible, multiples, traversée de passions contradictoires.

en bref

  • Écrivaine française
  • Née en 1873, morte en 1954
  • Elle présida l’académie Goncourt de 1949 à 1954.
  • Ses premiers romans parurent sous la signature de Willy, son premier mari.

 

Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette

Élevée par sa mère, Colette reçoit une éducation libre, très littéraire et artistique. Mariée très jeune à Henry Gauthier-Villars, dit « Willy », elle fréquente à ses côtés les écrivains et musiciens influents de Paris. Elle montre des talents pour l’écriture et publie ses premiers romans sous le nom de Willy. Mais ce mari volage ne la rend pas heureuse. Elle se console dans les bras d’amis et d’amies, qui l’aident à épanouir ses multiples talents de comédienne, mime, journaliste, critique théâtrale… Ses souvenirs d’enfance, romancés dans la série des Claudine, ont fait sa réputation. Dans toute son œuvre se manifeste sa sensibilité et sa capacité à dire les sentiments, les émotions.

 

L’Enfant et les Sortilèges

Ravel et Colette se rencontrent pour la première fois en 1900, et leur premier contact est très froid, malgré l’admiration réciproque qu’ils se portent. Aussi, quand, 14 ans plus tard, Jacques Rouché, le directeur de l’Opéra de Paris, propose de les réunir sur un projet, Colette est-elle enthousiaste. Elle écrit en moins d’une semaine la fantaisie lyrique commandée par Rouché, qui confie le livret à Ravel pour la mise en musique. Hélas, la guerre et la mort de sa mère laissent le compositeur totalement abattu. Il met plus de 10 ans à honorer la commande : L’Enfant et les Sortilèges ne voit le jour qu’en 1925. L’œuvre est rarement jouée, tant la mise en scène et les costumes sont difficiles à créer, mais elle est souvent produite sous forme orchestrale.

« Que penseriez-vous de la tasse et de la théière, en vieux Wedgwood noir, chantant un ragtime ? » (Lettre de Ravel à Colette, 1919)

L’Enfant et les Sortilèges met en scène les sentiments contradictoires d’un jeune enfant puni par sa mère. Colère, solitude, peur, remord, affection : chaque mouvement de l’âme de l’enfant fait surgir un tableau imaginaire où les éléments familiers du décor s’animent et traduisent ses émotions. Colette donne corps, dans ses dialogues pleins d’invention, à cette imagination débridée de l’enfant. Ravel soutient cette fantaisie dans sa partition, parsemée de « surprises musicales ». Ainsi, l’orchestre classique est augmenté d’une flûte à coulisse, mais aussi d’un fouet, d’une crécelle et d’une râpe à fromage !

Chacun des sortilèges donne lieu à un pastiche de style musical : les fauteuils dansent un menuet, les chiffres s’agitent sur un rythme de polka tandis que la tasse et sa théière entonnent un ragtime musclé.

N°54. Ballet – Colette

Colette, l’Enfant et les Sortilèges
Illustrations : Eric Puybaret

Puni par sa maman pour avoir rêvassé au lieu de finir ses devoirs, l’Enfant entre dans une colère noire. Il s’emporte, casse tout, terrorise le chat, déchire ses livres… Mais les objets décident de se venger et l’Enfant se retrouve, ébahi, au centre d’un étrange ballet.
En plus dans ce numéro : un dossier sur le ballet et l’opéra, une recette de gâteau de ballerines, un théâtre d’ombres à créer, des jeux et un conte musical.

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