Les Muses

De toute la mythologie antique, les Muses sont sans doute les divinités qui sont restées le plus célèbres à travers les siècles. Mais qui sont donc ces neuf sœurs ?

Divine inspiration

Parmi les filles de Jupiter, les Muses occupent une place particulière. Elles sont neuf, et président aux arts. Leur demeure est sur le mont Hélicon. Les poètes et les artistes les invoquent pour trouver l’inspiration. Grâce à elles, ils touchent à l’immortalité puisque leurs œuvres feront mémoire d’eux à travers les siècles. Figures importantes de la mythologie grecque et latine, les Muses interviennent de manière très concrète dans la vie des hommes et montrent bien comment le monde des dieux et celui des hommes étaient connectés dans l’Antiquité. Les Muses ont survécu à l’Antiquité : elles traversent toute l’histoire de l’art jusqu’à nos jours.

Leur nombre, leur jeunesse, leurs attributs variés font des muses un motif décoratif apprécié par les peintres et sculpteurs à toutes les époques. À la Renaissance, les artistes puisent dans la mythologie antique : les muses deviennent des allégories des arts. Les poètes aussi, depuis l’Antiquité, invoquent les muses au début de leur poème. Homère commence ainsi l’Odyssée :

« Muse, chante Ulysse aux mille ruses, qui longtemps erra sur la terre après avoir détruit la ville sacrée de Troie. Chante ce héros qui parcourut les cités nombreuses et sillonna les mers, bravant les dangers et traversant les épreuves pour ramener ses compagnons dans leur patrie. »

Ovide de la même manière demande aux Muses d’inspirer son chant au début des Métamorphoses. Près de 20 siècles plus tard, Alfred de Musset compte encore sur la muse de la poésie pour inspirer ses écrits (La Nuit de mai):

Est-ce toi dont la voix m’appelle, 
Ô ma pauvre Muse ! est-ce toi ?
Ô ma fleur ! ô mon immortelle !
Seul être pudique et fidèle
Où vive encor l’amour de moi ! 

Des attributs reconnaissables

Les représentations des Muses sont facilement identifiables dans l’art. Leurs attributs permettent de les reconnaître.

  • Calliope, muse « à la belle voix », veille sur la poésie épique : elle porte une couronne d’or, et tient souvent un livre, une tablette et son stylet ou des guirlandes.
  • Clio « celle qui est célèbre », veille sur l’histoire : on la représente ceinte d’une couronne de laurier, tenant le globe terrestre et la trompette de la renommée, parfois une guitare.
  • Érato « celle qui est aimable », veille sur la poésie lyrique : elle porte une couronne de myrte et de rose, joue du tambourin, de la lyre ou de la viole ; ses animaux sont le cygne et la tourterelle.
  • Euterpe, « celle qui réjouit », veille sur la musique : on la représente avec divers instruments, souvent une flûte ou un hautbois double.
  • Melpomène, la « muse chantante », veille sur la tragédie et le chant : couronnée de pampres de vigne, elle porte un poignard ensanglanté et un masque tragique, on la représente parfois avec un cor, instrument guerrier.
  • Polymnie, la « muse aux voix multiples », veille sur l’éloquence et l’art des discours : le front ceint de perles, de fleurs ou de pierreries, elle joue de l’orgue, ou porte le rouleau de la persuasion.
  • Terpsichore « la joyeuse danseuse », préside à la danse : elle est ornée de guirlandes et joue d’un instrument de musique à cordes comme la viole, la lyre ou la harpe.
  • Thalie, la « muse florissante », protège et inspire la comédie : sa couronne est de lierre, elle porte le masque comique, un rouleau, un clairon ou un porte-voix.
  • Uranie, « la céleste », veille sur l’astronomie : vêtue d’une robe d’azur, le front orné d’une étoile, elle manie le compas et les instruments de mathématiques.

À retenir pour épater la galerie !

Eustache Le Sueur, Calliope ou Terpsichore

MUSIQUE !

Plusieurs mots courants tirent leur étymologie des Muses.

La musique est l’art des Muses par excellence, puisque c’est la discipline artistique qui donne la première place à la mélodie et à l’harmonie.

Giovanni Francesco Romanelli, Apollon et les Muses

AU MUSÉE…

Le musée ou museum est un lieu dédié aux Muses et aux arts. Ce mot a d’abord désigné une académie artistique où l’on enseignait les arts, avant de devenir un lieu d’exposition des œuvres.

Cette pépite est à portée de clic…

Dans la collection TétrasLire, les Muses sont à l’honneur dans le n°78 Zeus, consacré aux Métamorphoses d’Ovide. On y entend les Muses affronter les Piérides dans un concours de chant aux mille péripéties !

Le roman de Renard, TétrasLire n°91 Moustaches illustrations de Nicolas Duffaut et Arnaud Madelénat

N°78. Zeus, Jupiter et les autres…

Ovide, Les Métamorphoses
Illustrations : Clémence Meynet

Parmi les quelque 250 récits qui composent les Métamorphoses, voici le mythe de Proserpine, la fille chérie de Jupiter et de Cérès, enlevée à sa mère par un amoureux un peu trop possessif : Pluton, le roi des Enfers !

En plus dans ce numéro : un dossier pour s’y retrouver dans le panthéon gréco-romain ; une rencontre avec Laure de Chavagnac, responsable des expositions de Lugdunum ; de jolis tableaux à composer au fil des balades, des recettes réconfortantes et beaucoup d’autres surprises littéraires et créatives… 

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