Sur les pas d’Alfred Assollant

Largement (et injustement) tombé dans l’oubli, Alfred Assollant a pourtant plus d’un tour dans son sac et sous sa plume pour faire rêver petits et grands lecteurs. 

en bref

  • Écrivain français
  • Né en 1827, mort en 1886
  • Il présenta sa candidature à l’Académie française en 1878, sans succès…
  • Ses deux amours, l’aventure et la politique, se croisent et s’entremêlent dans ses écrits.

 

Un jeune homme plein d’avenir

On sait peu de choses de la jeunesse d’Alfred Assollant, mais son admission en 1847 dans la prestigieuse École Normale Supérieure indique qu’il fut un brillant étudiant. Ses études le prédestinent à devenir professeur, et il enseigne pendant une dizaine d’années. Passionné de littérature latine, il s’attache à l’étude des textes de Pline l’Ancien.

Mais en 1857, il abandonne l’enseignement et part faire un voyage aux États-Unis. Il en revient avec un récit de voyage publié dans La Revue des Deux Mondes. Ce sont ses premiers pas en littérature et dans la presse. Le monde du journalisme le passionne et il se tourne résolument vers cette carrière.

Dans les années 1860, la vie politique est agitée par de fortes polémiques entre les Républicains et les partisans de l’Empereur Napoléon III. Alfred Assollant est un fervent républicain, et ses prises de positions dans la presse lui valent quelques déboires. Ses écrits sont plusieurs fois interdits. Le journalisme engagé ne le détourne pas de son activité de romancier. Sa culture classique et historique lui permet de se lancer dans des romans historiques comme Les Mémoires de Gaston Phoebus (roman médiéval publié en 1866). Mais ses œuvres les plus appréciées sont ses romans d’aventure : l’intrigue y est menée tambour battant, avec une énergie et un humour que les lecteurs apprécient. Les Aventures merveilleuses mais authentiques du Capitaine Corcoran fait de lui un auteur de roman pour la jeunesse.

« On prétend (mais je n’ose affirmer ou contredire ce bruit) que Corcoran n’a pas perdu de vue son ancien projet de délivrer l’Hindouistan de la domination anglaise. […] Qui vivra, verra. » (Conclusion des Aventures du capitaine Corcoran)

De l’aventure… et de l’ironie

Publié en 1867 dans la collection « Bibliothèque rose » d’Hachette, le roman d’Alfred Assollant connaît un beau succès. Ce long roman d’aventure en deux parties met en scène un héros étonnant, le capitaine Corcoran. D’une stature impressionnante, sans peur et sans reproche, Corcoran est breton, marin, aventurier, et rien ne lui fait peur ! Le point de départ de ses aventures est la recherche, en Inde, d’un manuscrit perdu, d’une immense valeur pour les spécialistes. Mais cette quête passe finalement au second plan, parce que Corcoran va trouver bien mieux à faire en Inde que de servir la science : servir les intérêts de la France et du peuple indien contre l’oppression britannique ! Le héros passe par mille péripéties, tombe d’amitié en trahison, de coup de chance en coup de force, de succès en victoires. Le lecteur est tenu en haleine par le rythme effréné du récit et l’apparition de nouveaux personnages qui retournent la situation.

Le roman s’appuie sur un arrière-plan historique, celui de la lutte entre la France et l’Angleterre pour asseoir leur influence en Inde et établir un commerce très profitable avec ces régions exotiques. Mais Alfred Assollant ne signe pas un roman historique ! Le rôle des Anglais est décrit de manière très ironique, tandis que le rôle des Français est très exagéré ! Les batailles sont purement fantaisistes, et servent d’ailleurs à bien peu de choses. Après être devenu Maharadja grâce à sa noblesse d’âme et à son énergie, le capitaine Corcoran décide en effet de renoncer au pouvoir et de se retirer sur une île déserte avec sa femme, ses enfants et ses amis pour y vivre paisiblement…

La politique n’est jamais loin…

Alfred Assollant glisse quelques clins d’œil politiques dans son roman. Il ne résiste pas à la tentation de se moquer de l’Empereur en évoquant un prétendu complot de Napoléon pour envahir l’Inde à la barbe des Anglais…

N°83. Exotique – Alfred Assollant

Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran (extrait), Alfred Assollant.
Illustrations : Jame’s Prunier

Quel est ce jeune homme énergique qui se présente devant l’Académie des sciences de Lyon pour poursuivre la recherche du premier manuscrit perdu des Hindous ? Il se fait appeler capitaine Corcoran, mais sa vie et sa personne sont auréolées de mystère…

En plus dans ce numéro : un dossier pour découvrir les comptoirs européens en Inde et leur histoire ; un jeu de dame indien (facile à comprendre et difficile à maîtriser), des recettes pour enchanter le mois, et beaucoup d’autres surprises, de jeux, de quiz et d’aventures… 

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