Portrait d’Alexandre Pouchkine par Vassili Tropinine
Le poète de l’âme russe
Avant de plonger dans le numéro “Voyages” de TétrasLire, prenez le temps de découvrir la biographie d’Alexandre Pouchkine, écrivain, poète et romancier chéri de toute la Russie !
- PAYS : La Russie. Né à Moscou en 1799 et mort à Saint-Petersbourg en 1837
- OEUVRE : Des poèmes, des contes, des nouvelles et des romans
- LE SAVIEZ-VOUS ? Son surnom de “Frantsouz” (“le Français”) vient de sa maîtrise de notre langue, qu’il parlait et lisait parfaitement
Une neige fine se mit à tomber, soudain elle s’épaissit en gros flocons. Le vent hurla ; c’était la tempête. En un instant, le ciel sombre se confondit avec la mer de neige. Tout disparut.
La Fille du Capitaine, roman publié en 1836
De l’enfance à l’exil
Né dans une famille aisée de la noblesse russe, Pouchkine a reçu une éducation variée et riche. Très jeune, il se révèle féru d’histoire, de grandes lectures et de littérature. Il lit, par exemple, Voltaire et La Fontaine en français, langue qu’il maîtrise parfaitement. Et c’est au cours de ses années de lycéen qu’il commence à écrire de nombreux poèmes.
Jeune fonctionnaire impérial au Ministère des Affaires étrangères à Saint-Pétersbourg, il est peu occupé par ses fonctions… Il mène alors une vie mondaine de fêtes, de jeux, de conquêtes féminines… et d’écriture bien entendu ! Il développe, dans ces années-là, des idées libérales qu’il laisse transparaître entre les lignes de ses poèmes et tragédies. L’empereur Alexandre Ier y voit une critique de sa politique. Les représailles ne tardent pas et Pouchkine est exilé durant six années. Il voyage alors entre l’Ukraine, le Caucase, ou la Crimée, qui seront autant de sources d’inspiration pour son oeuvre littéraire. Il s’y nourrit de la vie de la Russie profonde, de son folklore et de ses traditions. C’est au cours de ces années qu’il entame d’ailleurs l’écriture de l’un de ses chefs-d’oeuvre : le roman en vers “Eugène Onéguine”
Le retour en grâce et la célébrité
À la mort d’Alexandre Ier, le nouvel empereur Nicolas Ier prend le poète et écrivain sous sa protection (mais aussi sous sa surveillance et sa censure). Son retour en grâce lui permet de renouer avec sa vie mondaine, où il brille et épouse la belle Natalia Gontcharova.
Durant cette période faste, il termine “Eugène Onéguine”, il écrit son plus célèbre roman : “La Dame de Pique”, puis “La Fille du Capitaine”, une magnifique histoire d’amour, ainsi que des vers par milliers. Alors qu’il est en pleine gloire, un différend amoureux l’oppose à son beau-frère. Il meurt au cours d’un duel contre lui, tué d’une balle dans le ventre à seulement 38 ans.
Célébré de son vivant pour la beauté de son oeuvre, Pouchkine devient après sa mort l’une des plus grandes fiertés de la Russie, adulé pour son génie, la finesse et l’harmonie de son écriture.
Le dernier tir de Pouchkine, par A. Volkoff.
Le Conte du Tsar Saltane ©Xavière Devos pour TétrasLire
La poésie du folklore russe
Dans ces contes, initialement écrits en vers, chante “l’âme russe”. Pouchkine y revisite le folklore traditionnel en s’inspirant des histoires sans âge, racontées dans les contrées profondes de la Russie qu’il a traversées au cours de son exil. On raconte qu’il s’arrêtait sur les foires pour écouter les marchands ou qu’il discutait avec les paysans, mais aussi qu’il s’est replongé dans le souvenir des récits de sa nourrice adorée pour redonner vie à ces contes magiques.
Chacun d’eux est l’occasion de mettre en lumière, avec une écriture fine et délicate, les aventures des héros intemporels de la Russie. Les péripéties sont nombreuses, les rebondissements claquent à chaque page. Au milieu des steppes immenses et des nuits sombres, les créatures magiques, les belles princesses et les chevaliers courageux triomphent toujours des sorciers maléfiques, des géants ou de l’enchantement des mauvaises fées.
De la poésie à la musique
Admirée à travers le monde, l’oeuvre de Pouchkine a inspiré 14 opéras ! Elle a été mise en musique par de grands compositeurs comme Tchaïkovski (qui s’est inspiré de “La Dame de pique” et d’“Eugène Onéguine”), Rachmaninov (“Le Chevalier avare”) et Modeste Moussorgski (“Boris Godounov”). Quant au Conte du Tsar Saltane, que TétrasLire dévoile dans son numéro 48, le compositeur Rimski-Korsakov en fit un opéra fantastique, qui fut représenté pour la première fois en 1899, pour célébrer le centenaire de la naissance de Pouchkine.
Les autres contes de Pouchkine sont fabuleux :
Le Coq d’Or,
Les Sept Chevaliers
ou encore Le Pêcheur et le petit poisson.