Rencontre avec Sophie, directrice de la création chez TétrasLire,
passionnée de couleurs et petites plantes
Sophie nous emmène dans les coulisses de La Petite Fabrique, présentée dans le n°51 de TétrasLire : Yeuse. On y apprend à faire pousser chez soi le fruit de ses semis. Elle nous livre, entre deux regards attentifs à ses plantations, quelques bons conseils et belles inspirations…
Dans ce numéro, on apprend à la suite d’Elzéard, à planter des graines. Que fait-on si l’on n’a pas autant d’espace que dans ses collines immenses ?
Parole de jardinière, quelques bacs et un peu de bonne terre suffisent largement pour faire pousser ses semis ! Choisissez en revanche vos graines en fonction de la place dont vous disposez :
Pour les petits balcons, privilégiez les herbes et plantes aromatiques. La menthe se plante dans un pot à part pour ne pas que ses racines étendues étouffent les voisines. Regroupez celles qui ont besoin d’un arrosage fréquent (comme le persil, la ciboulette, l’estragon…), et séparez-les de celles qui poussent dans une terre sèche (thym, romarin, sarriette…)
Dès que l’on a un peu plus de place et une petite terrasse : tomates et tomates-cerises grimperont en hauteur le long d’un tuteur; fraises ou encore radis, que l’on récolte en à peine 6 semaines; et pourquoi pas des petits pois ou des haricots, qui vivent très bien aussi dans des grands pots !
Et dans un vrai potager : tout ce qui vous fait envie et qui s’accorde à votre climat. Si vous souhaitez des résultats rapidement visibles, les courgettes poussent très vite : il faudra attendre les jours chauds pour la récolte mais la croissance est vraiment amusante à suivre !
Veillez à choisir les coins les plus ensoleillés pour voir vos graines germer, et à surveiller les apports en eau, en fonction des variétés.
Ce n’est pas une petite fabrique comme les autres : il va falloir attendre pour voir le résultat…
Oui, un peu ! Quoique les premières pousses se montrent en général assez vite. Mais avec cette Petite Fabrique, on a surtout voulu suivre les pas d’Elzéard. Prendre soin de ses petites pousses permet d’éduquer l’attention, la minutie, la patience. Pour vous proposer ce pas à pas dans le n°51, nous avons démarré il y a quelques longues semaines ! Mais quelle récompense lorsque la plante s’épanouit, qu’elle fleurit et qu’elle grandit ! Les radis récoltés dans son carré de terre n’ont pas le même piquant que ceux du marché, et les tomates bien rouges auront le goût de la patience, et de la fierté ! C’est une vraie Fabrique à mener en famille pour que chacun exerce ses talents et que le travail commun soit célébré autour d’une récolte partagée.
Pour mieux imaginer le jardin ou le potager de nos rêves, auprès de quels artistes pourrait-on puiser notre inspiration ?
Je conseillerai peut-être d’aller caresser les couleurs et les parfums du petit jardin de Verlaine :
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.
Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin…
Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m’est connue.
Même j’ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
– Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.
Puis de visiter, avec Homère, le potager riant d’Alkinoos, le père de Nausicaa :
“Aux côtés de la cour, on voit un grand jardin, avec ses quatre arpents enclos dans une enceinte.
C’est d’abord un verger dont les hautes ramures, poiriers et grenadiers et pommiers aux fruits d’or et puissants oliviers et figuiers domestiques, portent, sans se lasser ni s’arrêter, leurs fruits; l’hiver comme l’été, toute l’année, ils donnent; l’haleine du Zéphyr, qui souffle sans relâche, fait bourgeonner les uns, et les autres donner la jeune poire auprès de la poire vieillie, la pomme sur la pomme, la grappe sur la grappe, la figue sur la figue. Plus loin, chargé de fruits, c’est un carré de vignes, dont la moitié, sans ombre, au soleil se rôtit, et déjà l’on vendange et l’on foule les grappes; mais dans l’autre moitié, les grappes encore vertes laissent tomber la fleur ou ne font que rougir.
Enfin, les derniers ceps bordent les plates-bandes du plus soigné, du plus complet des potagers; vert en toute saison, il y coule deux sources; l’une est pour le jardin, qu’elle arrose en entier, et l’autre, sous le seuil de la cour, se détourne vers la haute maison, où s’en viennent à l’eau tous les gens de la ville. Tels étaient les présents magnifiques des dieux au roi Alkinoos.”
Et enfin de faire un petit tour ici, découvrir les conseils de TétrasLire pour lire et célébrer la nature !
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